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Depuis le 2 décembre 2024, le bonus écologique a été revu en profondeur par le gouvernement français. Désormais, ce dispositif ne se contente plus d’encourager l’achat de véhicules électriques, mais prend également en compte des critères environnementaux plus stricts, notamment l’impact carbone de la fabrication et du transport. De plus, les montants alloués ont été revus à la baisse, rendant ce dispositif plus sélectif. Décryptons ensemble les nouvelles règles et leurs implications pour les acheteurs de véhicules électriques en 2025.

UN BONUS ÉCOLOGIQUE REVU À LA BAISSE

L’un des principaux changements apportés à cette réforme concerne le montant du bonus écologique. Celui-ci est désormais déterminé en fonction du revenu fiscal de référence (RFR) par part. Concrètement, le montant du bonus est réparti selon trois tranches :
  • Les ménages dont le RFR par part est supérieur à 26 200 € bénéficieront d’un bonus plafonné à 2 000 €.
  • Ceux dont le RFR se situe entre 16 300 € et 26 200 € pourront prétendre à une aide de 3 000 €.
  • Enfin, les ménages les plus modestes, avec un RFR inférieur ou égal à 16 300 €, recevront un bonus maximal de 4 000 €.

Il est important de noter que ce plafond est en nette diminution par rapport à 2024, où certaines catégories de ménages pouvaient percevoir jusqu’à 7 000 € d’aide. Cette réduction s’inscrit dans une volonté du gouvernement de rationaliser les dépenses publiques tout en ciblant les ménages ayant le plus besoin de cette aide pour accéder à la mobilité électrique.

DES CRITÈRES D’ÉLIGIBILITÉ PLUS EXIGEANTS

Si le montant du bonus a été réduit, les critères d’éligibilité ont également été renforcés afin de mieux encadrer l’accès à cette aide et d’encourager des choix plus vertueux sur le plan écologique.
Une aide réservée aux véhicules 100% électriques 
Contrairement aux précédentes versions du bonus écologique, les hybrides rechargeables ne sont plus éligibles. Seuls les véhicules 100 % électriques peuvent désormais prétendre à cette aide. Cette mesure vise à privilégier des véhicules qui n’émettent aucun CO₂ lors de leur utilisation, alors que les hybrides rechargeables sont souvent critiqués pour leur dépendance encore significative aux carburants fossiles.
Par ailleurs, d’autres catégories de véhicules sont également exclues du dispositif, notamment les utilitaires électriques, les quadricycles électriques, ainsi que les motos, scooters et vélos électriques.
Une sélection basée sur l’impact environnemental 
L’un des changements les plus notables de cette réforme est l’introduction d’un critère d’impact environnemental pour déterminer l’éligibilité d’un véhicule au bonus. L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) évalue désormais chaque modèle en fonction de son empreinte carbone totale, en prenant en compte non seulement ses émissions en circulation, mais aussi celles liées à sa fabrication et son transport.
En conséquence, les véhicules fabriqués en Europe sont favorisés, tandis que ceux produits en dehors du continent, comme la Dacia Spring (assemblée en Chine), ne sont plus éligibles. Ce critère vise à encourager une production locale et à limiter les émissions de CO₂ liées à l’importation des véhicules électriques.
Un plafond de prix limité à 47 000€ 
Seuls les véhicules dont le prix d’achat est inférieur à 47 000 € peuvent prétendre à l’aide gouvernementale. Ce seuil exclut donc les modèles haut de gamme, qui sont jugés moins prioritaires pour une aide publique. L’objectif est ici de soutenir l’achat de véhicules électriques accessibles au plus grand nombre et d’éviter que des subventions publiques ne profitent aux acheteurs de modèles premium.
Des conditions de conservation plus strictes 
Le gouvernement souhaite également éviter les effets d’aubaine et s’assurer que les véhicules subventionnés soient réellement utilisés par leurs propriétaires sur une période suffisamment longue. Ainsi, tout bénéficiaire du bonus écologique devra conserver son véhicule pendant au moins un an et parcourir un minimum de 6 000 km avant de pouvoir le revendre. Cette disposition vise à empêcher la revente rapide de véhicules achetés avec une aide publique dans le but de réaliser un profit immédiat.
Voiture peu polluante

UN BUDGET ENCADRÉ ET DES AIDES SUPPLÉMENTAIRES SUPPRIMÉES

Le gouvernement a fixé un budget total de 700 millions d’euros pour financer le bonus écologique en 2025. Toutefois, cette enveloppe étant limitée, les aides pourraient être suspendues si ce budget venait à être entièrement consommé avant la fin de l’année. Il est donc conseillé aux acheteurs potentiels de se renseigner sur la disponibilité du dispositif avant d’entamer leur démarche d’achat.

Autre changement majeur : la suppression de la prime à la conversion à compter du 1ᵉʳ décembre 2024. Cette aide, qui permettait auparavant de bénéficier d’une subvention supplémentaire en échange de la mise au rebut d’un ancien véhicule thermique, n’est plus disponible en 2025.

Enfin, le leasing social, qui permettait de louer un véhicule électrique à tarif réduit pour les ménages modestes, ne sera réintroduit qu’au second semestre 2025 avec un budget distinct de celui du bonus écologique. Ce report pourrait ralentir l’adoption de la voiture électrique chez certains ménages qui comptaient sur cette option pour s’équiper.

UNE LISTE OFFICIELLE DES VÉHICULES ÉLIGIBLES EN 2025

Pour s’assurer qu’un véhicule bénéficie bien du bonus écologique, il est impératif de consulter la liste des modèles éligibles, qui est mise à jour régulièrement par les autorités. Cette liste prend en compte les critères d’impact environnemental définis par l’Ademe, ce qui signifie que tous les véhicules électriques ne sont pas automatiquement éligibles au bonus.

En 2025, le bonus écologique se recentre sur des objectifs plus stricts et ciblés :

  • Les véhicules électriques restent les seuls bénéficiaires, excluant les hybrides rechargeables et d’autres catégories de véhicules.
  • Le montant de l’aide a été revu à la baisse, notamment pour les ménages les plus modestes.
  • L’impact environnemental de la fabrication et du transport est désormais pris en compte, favorisant les véhicules produits en Europe.
  • Des restrictions supplémentaires sont imposées, notamment en ce qui concerne le prix d’achat et l’engagement de conservation du véhicule.

Ces ajustements montrent une volonté du gouvernement d’orienter les aides publiques vers les modèles les plus vertueux tout en rationalisant les dépenses de l’État. Cependant, pour les consommateurs, ces nouvelles conditions impliquent une vigilance accrue dans le choix de leur véhicule électrique et dans leur démarche d’achat.