Depuis plusieurs années, les véhicules électriques bénéficiaient d’un avantage fiscal non négligeable : l’exonération totale de la taxe régionale sur la carte grise. Mais à compter du 1er mai 2025, cet avantage disparaît dans presque toutes les régions de France. Une décision qui pourrait peser dans la balance pour les automobilistes envisageant de passer à l’électrique.
Ce que dit la loi
La carte grise (ou certificat d’immatriculation) comprend plusieurs taxes, dont la taxe régionale, calculée selon le nombre de chevaux fiscaux du véhicule et le tarif fixé par chaque région. Jusqu’à présent, la majorité des régions proposaient une exonération à 100 % pour les véhicules 100 % électriques, dans une logique d’incitation à la transition écologique.
Mais à partir du 1er mai 2025, toutes les régions, sauf une, suppriment cette exonération, remettant ainsi en question l’un des piliers du soutien à la voiture propre.
Quelles régions sont concernées ?
À l’exception des Hauts-de-France, qui conservent une exonération totale, toutes les régions de France métropolitaine mettent fin à cette gratuité à partir du 1er mai. Cette décision fait suite à une volonté régionale de rééquilibrer les budgets et de s’adapter à la montée en puissance du marché de l’électrique.
Cela signifie qu’à compter de cette date, les acquéreurs de véhicules électriques devront s’acquitter du tarif plein de la carte grise, comme pour un véhicule thermique.
Tableau récapitulatif par région
Voici un récapitulatif des décisions régionales et du tarif du cheval fiscal applicable à compter du 1er mai 2025 :
| Région | Exonération Maintenue | Tarif du Cheval Fiscal (€) |
|---|---|---|
| Hauts-de-France | ✅ Oui (100 %) | 36,20 |
| Auvergne-Rhône-Alpes | ❌ Non | 43,00 |
| Bourgogne-Franche-Comté | ❌ Non | 51,00 |
| Bretagne | ❌ Non | 55,00 |
| Centre-Val de Loire | ❌ Non | 49,80 |
| Corse | ❌ Non | 27,00 |
| Grand Est | ❌ Non | 48,00 |
| Île-de-France | ❌ Non | 54,95 |
| Normandie | ❌ Non | 35,00 |
| Nouvelle-Aquitaine | ❌ Non | 45,00 |
| Occitanie | ❌ Non | 44,00 |
| Pays de la Loire | ❌ Non | 51,00 |
| Provence-Alpes-Côte d’Azur | ❌ Non | 51,20 |
Source : UFC Que Choisir, avril 2025
Quel coût prévoir pour un véhicule électrique ?
Le coût d’une carte grise dépend du nombre de chevaux fiscaux du véhicule et du tarif régional. Avec la fin des exonérations, la carte grise pour un véhicule électrique coûtera entre 150 et 300 € en moyenne, selon la puissance administrative et la région d’immatriculation.
Même si ce coût reste inférieur à celui d’un modèle thermique haut de gamme, il s’ajoute désormais à la liste des frais à prévoir pour l’achat d’un VE neuf ou d’occasion.
Un signal ambigu pour la transition énergétique ?
Cette mesure, bien que budgétairement justifiée par les régions, pourrait freiner l’élan de l’électrification du parc automobile, en particulier chez les ménages modestes. Elle s’ajoute à une série d’autres reculs sur les aides à l’achat (bonus écologique abaissé, prime à la conversion restreinte…).
Les acteurs du secteur, dont les constructeurs, tirent la sonnette d’alarme : réduire les incitations alors que l’offre s’élargit risque de ralentir la démocratisation de la voiture électrique.
La fin de la gratuité de la carte grise pour les véhicules électriques, effective dans presque toutes les régions françaises dès le 1er mai 2025, marque un tournant important dans la politique de soutien à la mobilité propre. Ce changement, s’il peut se justifier par des impératifs budgétaires régionaux, envoie un signal contradictoire à l’heure où les pouvoirs publics appellent à accélérer la transition énergétique. Pour les automobilistes, c’est un coût supplémentaire à intégrer dans leur projet d’achat, venant s’ajouter à la baisse du bonus écologique et à la hausse des prix des véhicules neufs. Seule la région des Hauts-de-France fait figure d’exception en maintenant l’exonération, affirmant ainsi son engagement pour une mobilité plus durable. Dans ce nouveau contexte, il sera essentiel que les acteurs du secteur – constructeurs, distributeurs, collectivités – redoublent de pédagogie et de transparence pour accompagner les automobilistes dans cette évolution, sans freiner l’élan vers une route plus verte.
